L'Aigle jacobin

L'Aigle jacobin

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L'Aigle jacobin

 

Contrebandier dans mes jeunes années, j’ai eu l’honneur et le privilège de servir l’Empereur Napoléon Ier dans des missions où c’est le sort même de la France qui se jouait. Je fus également un intime du duc de Rovigo, le ministre de la police de l’Empire. Pendant les Cent-Jours, je fus encore là pour veiller sur l’Aigle. Hélas, comme tant d’autres, après le retour de ces maudits Bourbons, je fus condamné à ne plus vivre que de glorieux souvenirs. Mes exploits, quoiqu’un peu romancés, ont été relatés dans une série télévisée.  
Je suis Charles-Louis Schulmeister, espion de l’Empereur !

 

 

Si je suis aujourd’hui de retour parmi les mortels, c’est que l’Empereur a estimé que le destin de la France était, une nouvelle fois, en jeu. Par souci de discrétion, il a préféré envoyer son plus fidèle espion que de reparaître lui-même sur le devant de la scène. Je reste toutefois persuadé qu’il saura réintégrer son enveloppe charnelle lorsqu’il le faudra expressément.
Je vous rassure chers lecteurs de ce « blog », mon rôle ne sera plus de faire montre de mes talents de maître-espion ou de policier, mais bien de réfléchir au renouveau politique de notre pays. Pour le dire autrement, à faire en sorte que la France redevienne la lumière du monde qu’elle fut sous la Révolution et l’Empire, jusqu’à ce funeste jour de juin 1815.  

 

 

Ma matrice politique sera celle du jacobinisme. J’aurai pour maître à penser, non seulement l’Empereur bien évidemment, mais également Robespierre et ses héritiers spirituels que sont Clemenceau et Jaurès. Je ne veux pas me livrer ici à une énumération sans fin des grands hommes de la Nation. Je cherche simplement à établir le cadre de la réflexion politique que j’entends mener.      
Et bien oui, tout comme l’Empereur, qui fréquenta Augustin Robespierre dans sa jeunesse, j’ose l’affirmer : je suis jacobin ! Je sais que cette conception de l’Etat a été outragée, brisée, martyrisée… mais c’est précisément la raison de mon retour. Je suis persuadé que le jacobinisme est la seule politique qui permettra non seulement la renaissance de la Patrie, mais également la fusion de tous les Français autour de cet idéal commun.

 

 

Français, réfléchissez !          
Que vous ont apporté ces diktats qu’il vous faut pudiquement appeler « traités européens » ? Que vous ont apporté les multiples vagues de décentralisation girondine, si ce n’est la résurgence de multiples fiefs féodaux qui n’ont même pas la grandeur de s’assumer comme tels ?
Qu’en est-il de ce modèle étatique qui faisait, il y a peu de temps encore, notre gloire nationale ?
Si vous êtes en faveur de tous ces maux que je viens d’énumérer, alors je n’aurais que ceux-ci à vous adresser : « Retournez à Coblence, avec tous ces émigrés qui ont conspiré contre la République et contre l’Empire. Là est votre place et surtout, n’en changez point ! ».

 

 

Pour les autres, chers concitoyens, chers frères et sœurs, il est plus que temps de faire mouvement. Cependant, comme lors des Cent-Jours, la reconquête de la France se doit d’être pacifique et de faire honneur à  notre génie national. Je vous propose donc, à travers ce modeste blog, une sorte de boussole jacobine qui vous permettra, à tous, d’entamer ce sublime et passionnant combat de libération nationale qui nous attend. J’entends traiter ici non seulement de l’actualité politique, mais également de toutes les questions cruciales pour l’avenir de la Nation, afin de ne pas être le jouet de la dictature de l’instant, celle qui paralyse nos médias conventionnels.     
Je traiterai donc de la Politique dans son ensemble en n’ayant pour seul maître que le logos, tout autre fanatisme que celui de la Raison est donc congédié à l’instant. À présent et sous les auspices de l’Etre suprême, je vais évoquer ici les trois points qui fondent, à mon sens, la doctrine jacobine actuelle. Bien sûr, ces aspects feront l’objet de plus longs développements. Ce texte n’a pour simple but que de fixer les grands axes de la politique que je juge bonne pour le pays.

 

 

La souveraineté nationale et son corollaire : l’universalisme français 

 

Comment un pays pourrait-il encore être souverain s’il était privé de sa monnaie, de son budget et même de l’initiative de l’essentiel de ses lois ? L’union prétendument européenne a fait croire, pendant longtemps, qu’une telle absurdité était envisageable. À présent, elle a tendance à se montrer de plus en plus sous son véritable jour : celui d’un fédéralisme aussi absolu qu’anti-démocratique. C’est pourquoi il nous faut le combattre, non seulement pour nous autres Français, mais également pour l’ensemble des peuples opprimés dont nous devons être les défenseurs. J’affirme en effet que la France ne fait rien pour elle-même, elle est universaliste par essence. Elle se doit donc d’œuvrer pour la création d’un espace euro-méditerranéen au sein duquel chaque peuple serait respecté. Voilà une véritable organisation internationale émancipatrice ! Privés de notre souveraineté et écartelés entre, d’un côté un fédéralisme continental et de l’autre, de ridicules potentats locaux, il ne peut y avoir de politique nationale possible. C’est également pour cette raison qu’il faut recentraliser l’organisation territoriale de la France.

 

 

Recentralisation et déconcentration

 

Combien de fois la centralisation jacobine a-t-elle été critiquée et moquée par des générations de nihilistes sous prétexte qu’elle serait archaïque ? La centralisation serait l’incarnation de l’oppression d’une partie de la France par une autre, sans aucune prise avec le réel. Je ne nie pas qu’une centralisation non-contrôlée puisse amener à un tel résultat. Néanmoins, la centralisation, conjuguée à la péréquation républicaine, peut seule garantir un aménagement du territoire respectueux de l’intérêt général et préservé des petits intéressements locaux. Assurément, un modèle centralisé ne peut fonctionner que s’il dispose de suffisamment d’organes déconcentrés pour lui permettre de saisir la réalité des conditions de vie du Peuple. Comme jacobin, je m’attacherai donc à défendre cette conception centralisatrice et déconcentrée de l’État.

 

 

L’État émancipateur

 

Il ne faut jamais oublier que l’État, s’il se doit d’être une force de coercition, n’est là que pour organiser le bonheur de la Nation et des citoyens qui la composent. C’est en tout cas le seul rôle qu’il puisse remplir dans la République sociale que se doit d’être la République française. Je défendrai donc le modèle social le plus abouti possible, mais également une vision « stratégique » de l’État, pour reprendre le si juste mot de Jean-Pierre Chevènement. Cette certaine idée de l’État passe évidemment par la mise en place de plans pluri décennaux, mais aussi par l’encouragement de la recherche fondamentale, qui déterminera la future hiérarchie des nations.

 

 

Alors citoyens, êtes-vous avec moi pour redonner à la France le lustre de la Grande Nation qu’elle fut jadis ? Nous avons connu assez de Waterloo, il est temps de revivre la gloire d’Austerlitz !

 

 

Charles-Louis Schulmeister, l’Aigle jacobin

Le 4 floréal de l’an CCXXVII de la République française